Quelles sont les aides financières pour une reconversion professionnelle ?

De plus en plus de salariés songent à la reconversion professionnelle. Que ce soit pour changer de secteur d’activité et apprendre un nouveau métier, acquérir de nouvelles compétences ou avoir plus de responsabilités, cette démarche demande cependant un investissement, tant sur le plan humain que financier. Or, nombreux sont les candidats qui n’ont pas les moyens d’autofinancer leur formation. Heureusement, il existe des dispositifs pour se lancer et changer de voie en toute sérénité ! Maintien du salaire pendant le temps de formation, accompagnement, soutien financier... On fait le point !

Quelles aides pour les salariés ?

Le Projet de Transition Professionnelle

Le Projet de Transition Professionnelle (PTP) a pour objectif de faciliter les reconversions professionnelles en permettant aux salariés, quels que soient leurs moyens financiers et leur contrat de travail, de se former tout en conservant leur rémunération. Concrètement, le PTP permet de suivre une formation sur son temps de travail sans rompre son contrat de travail, tout en maintenant le versement de son salaire. Cette solution sur-mesure conçue pour changer de métier en toute sécurité peut également intervenir sur la prise en charge de tout ou partie du coût de la formation et des frais annexes comme la mobilité ; soit les frais de déplacement, d’hébergement et de repas suivant la distance entre le domicile et le lieu de formation.

Ouvert aux salariés en CDI et CDD, aux intérimaires et intermittents du spectacle, le PTP est cependant soumis à des règles d’éligibilité : il faut choisir une formation certifiante et justifier d’une ancienneté en fonction de sa situation (par exemple 24 mois minimum dont 12 dans l’entreprise actuelle pour un salarié en CDI ou 1 600 heures travaillées dont 600 heures dans l’entreprise actuelle de travail temporaire pour un salarié intérimaire.

Ce dispositif, accordé suivant certains critères (cohérence et pertinence du projet, perspectives d’emploi, etc.), est sécurisant pour les salariés du privé qui souhaitent se reconvertir. Pour remplir un dossier de demande de prise en charge, rendez-vous sur le site Transitions Pro de votre région.

Le Compte Personnel de Formation (CPF)

Changer de métier est un processus qui peut prendre du temps. Pour réussir sa reconversion professionnelle, il est nécessaire de procéder par étape pour être sûr de s’engager sur la bonne voie. Dans ce processus, le Compte Personnel de Formation, le fameux CPF (anciennement DIF) peut vous être très utile. Mobilisable à tout moment, il peut permettre de financer une partie de sa reconversion professionnelle. Alimenté automatiquement chaque début d’année à hauteur de 500 euros pour un salarié à temps plein, et jusqu’à 5 000 euros maximum, le CPF vous permet de financer :

  • un bilan de compétences afin de faire le point sur votre situation, vos points forts et vos motivations et définir votre projet professionnel,
  • une partie de la formation à un nouveau métier, notamment pour compléter le financement de votre formation dans le cadre du PTP (si votre dossier est accepté).

À noter : le CPF peut être utilisé à votre initiative seulement pour compléter la prise en charge financière d’une reconversion longue par exemple. Il n’est pas en mesure de prendre en charge les frais de mobilité et annexes de la formation et n’intervient pas non plus sur le maintien de salaire pendant la formation (contrairement au PTP).

Le Plan de Développement des Compétences (PDC)

Le Plan de Développement des Compétences remplace l’ancien plan de formation. Il n’a pas pour objectif premier d’encourager la reconversion professionnelle. Il est mis en place à l’initiative de l’employeur, et non du salarié, et permet de suivre des formations courtes qui permettent d’acquérir de nouvelles compétences jugées utiles à l’entreprise, pour assurer le maintien dans l’emploi ou favoriser l’adaptabilité professionnelle, notamment pour se voir confier de nouvelles responsabilités.

Toutefois, vous pouvez changer de métier tout en restant dans votre entreprise mais dans un autre service. Pour cela, rapprochez-vous de votre employeur ou de votre service Ressources Humaines afin de mobiliser le PDC. Comment faire ? L’entretien professionnel est le moment idéal pour évoquer vos perspectives d’évolution professionnelle, notamment en termes de qualifications et d’emploi. En tant que salarié, c’est le bon moment pour exprimer votre envie de vous épanouir dans une nouvelle profession utile à l’entreprise. À l’écoute, votre employeur peut être intéressé par cette reconversion professionnelle : pour lui, c’est en effet un moyen de former un salarié motivé, qu’il connait et en qui il a confiance. Il peut alors mobiliser le PDC afin de financer votre formation et prendre en charge l’ensemble des frais, votre rémunération actuelle étant maintenue durant toute la durée de votre formation.

Le dispositif Pro-A

Face à de fortes mutations du marché du travail, le dispositif Pro-A vise à favoriser l’évolution ou la promotion des salariés, notamment ceux dont la qualification reste insuffisante vis-à-vis de l’évolution des technologies et de l’organisation du travail. À l’initiative du salarié ou de l’employeur, Pro-A permet de changer de métier ou d’évoluer au sein de son entreprise par le biais de l’alternance, que l’on soit en CDI, en CDD ou en activité partielle. Attention cependant, pour bénéficier de ce dispositif, certaines conditions doivent être remplies. La formation doit être :

  • inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP),
  • reconnue dans un accord de branche,
  • homologuée par l’État.

Démission-reconversion avec formation

De nombreux salariés souhaitent créer, reprendre une entreprise ou se former à un nouveau métier mais n’osent pas démissionner de peur de ne pas toucher l’allocation chômage après avoir quitté leur emploi. Avec le dispositif démission-reconversion, ce frein a été levé : comme son nom l’indique, ce dispositif permet de bénéficier, sous certaines conditions, de l’allocation Pôle emploi après avoir démissionné. Pour pouvoir profiter de cette solution rassurante, il est toutefois nécessaire d’avoir élaboré un projet de reconversion sérieux. Quelles sont les étapes à suivre ?

  1. Rencontrer un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) pour faire le point sur votre situation professionnelle actuelle et votre projet. Une étape obligatoire pour pouvoir toucher l’allocation chômage.
  2. Créer votre espace personnel sur le site de Transitions Pro de votre région afin de récupérer le dossier à compléter pour faire votre demande,
  3. Compléter le dossier avec l’aide de votre CEP et fournir les pièces justificatives en fonction de votre profil afin d’envoyer un dossier complet,
  4. Attendre l’attestation favorable de Transitions Pro qui vérifie notamment la cohérence et la pertinence de votre projet, ainsi que les perspectives d’emploi, de réussite. Puis l’envoyer à Pôle emploi qui calculera et vous versera le montant de vos allocations.

À noter que Transitions Pro n’est pas en mesure de financer une formation. La prise en charge des frais pédagogiques peut cependant être assurée par Pôle emploi, la Région ou encore avec vos propres économies.

Certificat CléA

Vous êtes peu ou pas qualifié et vous voulez faire reconnaître vos connaissances et compétences pour travailler en entreprise, afin d’envisager une évolution professionnelle ? Avec le certificat CléA, vous pouvez obtenir une certification reconnaissant votre maîtrise dans 7 domaines clés :

  • Communication en français,
  • Calcul et raisonnement mathématiques,
  • Information et communication numérique,
  • Travail en équipe,
  • Autonomie,
  • Techniques d’apprentissage,
  • Gestes et postures hygiène/ sécurité/environnement.

Ce certificat, en plus d’attester de votre employabilité, est aussi un formidable tremplin pour accéder à une formation ou profiter du Projet de Transition Professionnelle en vue de changer de métier !  Pour en savoir plus, rendez-vous ici.

Quelles aides pour les demandeurs d’emploi, indemnisés ou non, qui cherchent à se reconvertir ?

Il n’y a pas que les salariés qui peuvent se reconvertir. Les demandeurs d’emploi ont également le droit de bénéficier d’aides financières pour se former et changer de métier. Mais attention, pour tout demandeur d’emploi, qu’il perçoive l’allocation chômage d’aide de retour à l’emploi ou non, il est indispensable de monter un Projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) en amont afin d’éviter une radiation ! Ce PPAE se définit et s’actualise avec un conseiller Pôle emploi : c’est lui qui est en mesure de valider une formation dans le cadre d’une reconversion professionnelle.

Le Compte Personnel de Formation (CPF)

Tout comme les salariés, les demandeurs d’emploi ont la possibilité de mobiliser leur CPF à tout moment pour se former. Sachez cependant que le CPF n’est pas alimenté pendant une période de chômage, en revanche, les droits acquis précédemment en tant que salarié peuvent être utilisés en parti ou dans leur totalité.

Allocation d’aide au Retour à l’Emploi Formation (AREF)

Lorsqu’une formation est validée par Pôle emploi, le demandeur d’emploi a la possibilité d’utiliser son CPF pour la financer, mais également de percevoir une Aide de Retour à l’Emploi Formation. Cette dernière est versée chaque mois pendant la durée de la formation à condition :

  • De percevoir l’allocation d’aide au retour à l’emploi,
  • De choisir une formation d’une durée d’au moins 40 heures.

La Rémunération des Formations de Pôle Emploi (RFPE)

Vous êtes demandeur d’emploi et ne percevez pas d’allocation chômage ? Vous avez également la possibilité de bénéficier d’une aide financière pour envisager une reconversion ou une montée en compétence plus sereinement ! Avec le RFPE, vous pouvez percevoir une aide d’un montant pouvant aller jusqu’à 712,40 euros par mois pendant la durée de votre formation (jusqu’à 3 ans) validée au préalable par Pôle emploi.

La Rémunération de Fin de Formation (RFF)

Il arrive parfois que l’allocation chômage se termine avant la fin de sa formation. Que faire dans cette situation ? En tant que demandeur d’emploi indemnisé, vous pouvez bénéficier d’une rémunération pour finir votre formation dans les meilleures conditions. Pour en bénéficier, vous n’avez rien à faire : l’éligibilité à la Rémunération de Fin de Formation se fait automatiquement dès votre inscription en formation auprès de Pôle emploi.

Allocation de sécurisation professionnelle : ASP

Vous avez été licencié pour motif économique et vous remplissez les conditions pour bénéficier des allocations chômage ? Vous pouvez conclure un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) et percevoir une Allocation de sécurisation professionnelle (ASP) qui vous permet de suivre une formation ! À noter que l’ASP (d’une durée maximale de 12 mois) peut être remplacée par la RFF (Rémunération de Fin de Formation) si votre formation n’est pas encore terminée au terme de votre contrat de sécurisation professionnelle.

L’Action de Formation Conventionnée (AFC)

Afin d’encourager le retour à l’emploi, Pôle emploi achète des places de formation (qualifiantes ou certifiantes) qui permettent d’acquérir des compétences recherchées par les employeurs. En tant que demandeur d’emploi, vous pouvez demander à votre conseiller de choisir une de ces formations pour vous reconvertir, surtout si vous cherchez un nouveau métier proche de chez vous. En effet, ces formations achetées par Pôle emploi ont pour but répondre aux offres d’emploi non pourvues en région. Elles garantissent de ce fait de trouver un emploi sereinement à l’issue de la formation.

Quelles aides pour la création ou la reprise d’entreprise ?

Devenir entrepreneur et lancer votre entreprise vous attire ? Ça tombe bien, en tant que créateur ou repreneur d’entreprise, vous pouvez bénéficier de plusieurs aides financières pour votre reconversion professionnelle, en fonction de votre situation.

L’Aide aux Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise (ACRE)

S’ils souhaitent créer ou reprendre une entreprise, les demandeurs d’emploi indemnisés et les demandeurs d’emploi non indemnisés mais inscrits à Pôle emploi depuis plus de 6 mois peuvent bénéficier de l’Aide aux Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise. En plus d’offrir un accompagnement durant les premières années d’activités, l’ACRE permet surtout d’obtenir une exonération des charges sociales au cours des 12 premiers mois d’activité. Selon le montant des revenus, cette exonération peut être partielle ou totale.

L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE)

Il est parfois nécessaire de disposer d’une petite trésorerie pour se lancer dans l’entreprenariat afin de financer du matériel ou une formation complémentaire. Avec l’Aide à la reprise et à la création d’entreprise, les demandeurs d’emploi qui créent ou reprennent une entreprise peuvent choisir de recevoir l’ARCE au lieu du maintien de l’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Cette aide à la reprise et à la création d’entreprise se matérialise par deux versements espacés de 6 mois, soit l’équivalent de 45 % du capital aux droits ARE restants.

Démission-reconversion

Le dispositif démission-reconversion n’est pas réservé qu’aux projets de reconversion professionnelle avec formation. Il est aussi destiné aux salariés en poste qui souhaitent démissionner pour créer ou reprendre une entreprise. Si la démarche reste la même qu’évoquée précédemment, le caractère sérieux et réel du projet devra être analysé et attesté par le Transitions Pro de votre région avant de démissionner afin de pouvoir bénéficier de son allocation de chômage.

Aides complémentaires pour la reconversion professionnelle pour les personnes handicapées

Afin de faciliter l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap, il existe des aides financières pour se reconvertir et des accompagnements personnalisés qui viennent compléter les dispositifs que nous venons de détailler.

Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées (Agefiph)

L’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées a pour objectif de sécuriser les parcours professionnels des personnes handicapées et d’accompagner les projets de reconversion. Elle permet de bénéficier, en plus des aides de droit commun, d’aides financières supplémentaires afin de financer le surcoût lié à la compensation du handicap dans les démarches d’évolution dans l’emploi. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à prendre contact avec le Cap Emploi dans votre département.

Il existe de nombreuses aides et dispositifs pour financer sa reconversion professionnelle et faire évoluer sa carrière en minimisant les risques. Toutefois, certains salariés ou demandeurs d’emploi ressentent le besoin d’être épaulé pour concrétiser leur envie de reconversion. Si vous avez besoin de conseils, découvrez notre dossier « Comment me faire accompagner pour ma reconversion professionnelle ? ».