Comment trouver un travail qui a du sens pour soi ?

17 05 2023
Young Woman Grinding Metal in Mechanical Workshop
« Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ! » Cette citation de Confucius illustre très bien une préoccupation partagée aujourd’hui par un grand nombre de Français : trouver un travail qui a du sens. Si cette démarche favorise l’épanouissement des individus, elle n’est pas si simple à mettre en œuvre. Voici quelques conseils pour vous aider à y parvenir.

Perte de sens au travail : les questions à se poser

Le sentiment d’une perte de sens au travail gagne les Français depuis les dernières décennies. Un sondage de IFOP de 2020 révélait déjà que 37 % d’entre eux étaient prêts à moins bien gagner leur vie pour exercer une activité ayant plus de sens. Une enquête Ipsos Les Échos révèle la même année que 95 % des salariés jugent essentiel de trouver du sens à leur travail.

Mais alors comment définir la perte de sens au travail ? Les témoignages tendent à montrer qu’elle apparaît lorsque l’on exerce une activité qui n’a plus ni utilité, ni signification. Au quotidien, cela se traduit par le sentiment de ne pas être à sa place, allant de pair avec tout un cortège de malaises : stress, décalage avec l’équipe, démotivation, déconcentration, désengagement.

Dans ses manifestations les plus graves, la perte de sens au travail peut muter en « bore-out », ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui et à une sous-exploitation des compétences. La santé psychologique est alors menacée, car le mal-être entraîne anxiété et dépression.

Quel que soit votre âge ou votre situation, il ne faut donc pas attendre que la souffrance engendrée par une perte de sens au travail s’installe pour réagir. Cette question devient, de fait, un enjeu de société qui mobilise non seulement les individus, mais aussi les services Ressources Humaines et les institutions.
Tout commence par une introspection personnelle, articulée autour des questions permettant de reconfigurer un projet professionnel aligné avec vos besoins, vos valeurs, et vos aspirations.

Ces questions s’articulent autour de grands points que voici :

  • L’utilité dans ce que l’on fait : le travail accompli est-il utile à l’entreprise ? À la société ? Aux autres ?
  • L’exploitation de son potentiel personnel : votre activité actuelle fait-elle appel à vos talents et à vos aptitudes innées ? Prenez-vous du plaisir à travailler ? Avez-vous l’impression d’apprendre continuellement dans ce que vous faites ? Quel est votre sentiment d’épanouissement personnel au travail ?
  • La question des valeurs : vos valeurs personnelles sont-elles alignées avec celles de l’entreprise ? Ou devez-vous parfois vous « asseoir » sur certaines ? Vous y sentez-vous contraint et cela vous dérange-t-il ?
  • L’autonomie personnelle : avez-vous une marge de manœuvre suffisante et vos décisions sont-elles respectées ? Votre cadre et votre rythme de travail vous conviennent-ils ? Dégagez-vous suffisamment de temps libre pour votre vie personnelle ?
  • Les relations hiérarchiques : vous sentez-vous en confiance avec votre encadrement et pouvez-vous librement discuter de vos difficultés ? Vos capacités et vos résultats sont-ils reconnus ? Vous sentez-vous stimulé ?
  • Les besoins relationnels : quel esprit d’équipe règne dans votre service ? Les relations professionnelles sont-elles enrichissantes ? Bienveillantes ? Jugez-vous les relations avec vos collègues satisfaisantes ?

C’est quoi un métier qui a du sens ?

Le sens au travail : définition

Tout travail peut avoir un sens. Cela dépend de la personne qui l’exerce. On a donc affaire en réalité à une notion subjective. Il est, par conséquent, extrêmement difficile de donner une définition formelle de cette notion. Les spécialistes préfèrent la décomposer en plusieurs dimensions, qui sont :

  • la signification que l’on donne à son travail ;
  • le ressenti que l’on en a ;
  • et la direction qu’on lui prête.

On peut trouver du sens à son travail, du point de vue de la signification qu’on lui donne au travers de multiples activités : enseigner, soigner, créer, organiser, diriger…
Ensuite, le ressenti positif éprouvé dans le travail est aussi fonction de la sensibilité de chacun. Certains se sentent bien, par exemple, lorsqu’ils travaillent étroitement en équipe, alors que d’autres sont faits pour évoluer seuls.
Quant à la direction, elle met l’accent sur la question centrale des valeurs, qui diffère encore selon chacun.

On peut en déduire qu’un travail a du sens, à partir du moment où ces 3 variables sont globalement satisfaites.

La synergie entre le travail et la personne

On constate aussi qu’un travail qui a du sens est un travail où la personne se reconnaît dans ce qu’elle fait.
Ce qui mène à penser que trouver ce travail demande une introspection personnelle pour arriver à mieux se connaître. Il ne s’agit pas simplement d’élaborer une construction intellectuelle du travail que l’on veut, mais de sentir que les choses viennent du plus profond de soi.

Selon le psychologue et psychosociologue clinicien Éric Doazan, le travail est indiscutablement l’une des clés de la réalisation de soi. Il a du sens pour une personne « dès l’instant où en le réalisant elle peut répondre d’elle, de son histoire, de la place qu’elle souhaite occuper dans le monde et de ce qu’elle désire y faire. » Et il ajoute, que « ce n’est pas tant un job en lui-même qui a du sens : c’est la rencontre entre l’individu et ce job qui va faire sens, ou pas ».

La reconversion : une solution possible

La reconversion professionnelle est une possibilité pour redonner du sens à son travail, mais elle n’est pas la seule. Car, comme nous venons de le voir, ce sens dépend aussi de l’individu lui-même.

Comment redonner du sens au travail ? 

Il y a plusieurs façons de satisfaire sa quête de sens au travail :

  • travailler dans un milieu plus en phase avec ses valeurs. Il suffit, pour cela, non pas de changer de métier, mais de choisir son employeur. Par exemple, être secrétaire pour une fondation qui œuvre au service des personnes en situation de handicap aura, pour certains, plus de sens que d’effectuer les mêmes tâches pour le compte d’une grande administration ;
  • se former régulièrement afin de renforcer ses compétences pour être mieux reconnu ;
  • se tourner vers le bénévolat si l’on recherche la qualité des relations humaines dans le travail.

La reconversion vers un métier qui a du sens

Cette voie est ouverte à ceux qui, pour trouver du sens dans ce qu’ils font, vont choisir de changer de métier. Dernièrement, la crise du Covid-19 et ses longs confinements ont laissé l’espace et le temps nécessaire aux individus pour nourrir cette réflexion.

Qui peut être concerné ?

  • Les salariés, qui, ayant subi le choix de leur milieu social étant jeunes, n’ont pas pu choisir leur métier ;
  • Ceux, comme nous l’évoquions au début de cet article, qui ont l’impression d’exercer une activité aux antipodes de leurs aspirations, et sont victimes du « bore-out ».
    On note chez eux, une difficulté à faire « le grand écart » entre des valeurs personnelles et humaines, et celles des entreprises trop axées sur la performance et le profit.

Sans surprise, on observe chez ces personnes, ainsi que chez un grand nombre de jeunes, la volonté de se tourner vers un « job à impact », au sein d’une entreprise à forte utilité sociale ou environnementale, qui promeut des valeurs humaines plus propices à l’épanouissement, qui est sensible à sa responsabilité sociale, etc. Le fait de vouloir intégrer une entreprise qui partage ses valeurs pourra nécessiter de se reconvertir.

Trouver le métier qui me correspond : quelques conseils

  • Faites un bilan pour identifier votre quête de sens : avez-vous besoin d’allier votre vie professionnelle avec vos engagements personnels ? De plus de flexibilité et de liberté ? De vous sentir utile à la société ? D’exploiter votre potentiel créatif ? Ou encore d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ?
  • Questionnez vos valeurs, notamment celles qui vous animent au travail.
  • Interrogez-vous sur le meilleur cadre de travail pour vous et le rythme que vous souhaiteriez.

Pour répondre à la question : pourquoi changer de métier lorsque l’on est en quête de sens, pensez aussi aux 4 piliers de l’ikigaï japonais :

  • Qu’est-ce que j’aime ?
  • De quoi a besoin le monde ?
  • En quoi suis-je bon ?
  • Et pour quoi puis-je être payé ?

Se faire accompagner dans sa réflexion

Le cheminement personnel d’une reconversion vers un métier porteur de sens est long, et parfois difficile. Il peut susciter des doutes et de grandes remises en question.

Il n’est pas rare, notamment, que les salariés se heurtent à l’incompréhension de leur entourage : pourquoi se reconvertir aujourd’hui, lorsque l’on a la chance, d’être en CDI ?

Heureusement, pour trouver un métier en fonction de vos valeurs, il existe des professionnels comme le Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) pour vous accompagner.

Le CEP 

Un salarié du privé peut avoir recours à ce service gratuit, sur simple rendez-vous, pour être aidé dans la réalisation d’un projet professionnel qui ait du sens.

L’accompagnement à 2 niveaux :

  • 1er niveau : le conseiller vous aide à exprimer et à clarifier votre besoin. Vous allez parler avec lui de vos aspirations et des valeurs personnelles que vous
    avez besoin de satisfaire dans le travail. Le conseiller vous accompagne donc au mieux dans votre introspection pour déterminer ce que vous voulez et ne voulez plus.
  • 2nd niveau : vous pouvez ensuite revenir vers votre conseiller lorsque vous aurez décidé de finaliser votre projet. Votre conseiller va vous proposer une documentation personnalisée sur le métier désiré, et vous aider à confronter votre projet à la réalité du marché du travail. Il vous accompagne, ensuite, dans vos actions de formation et vous aide pour trouver un financement.

Plus d’informations sur l’accompagnement du CEP pour votre reconversion professionnelle.