Réussir sa reconversion professionnelle suite à un handicap

Rester actif professionnellement suite à un accident ou une maladie ayant engendré un handicap permanent ? C’est réalisable grâce aux différentes possibilités de reconversion adaptées au travailleur handicapé. Parce que les accidents de la vie peuvent aussi ouvrir des portes, on vous explique pas à pas les démarches, les dispositifs et les accompagnements pour réussir cette transition.

Dans quels cas envisager une reconversion ?

Si vous êtes dans l’une des situations suivantes :

  • vous constatez l’apparition d’un handicap,
  • vous avez été victime d’un accident qui a engendré un handicap,
  • votre handicap existant connaît une aggravation,
  • votre environnement de travail est réorganisé (déménagement, nouveaux équipements, nouvelles missions) ce qui ne le rend plus adapté à votre situation de travailleur handicapé.

N’hésitez plus, la reconversion sera pour vous l’opportunité d’un nouvel épanouissement professionnel.

Bon à savoir : en cas de licenciement, sachez que, pour les travailleurs reconnus handicapés, la durée du préavis légal est doublée. Gagnez en sérénité et lancez-vous !

Première étape : se faire reconnaître comme travailleur handicapé

La demande de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) est l’étape clé de votre processus de reconversion professionnelle. Valide entre 1 à 5 ans selon votre situation, son renouvellement s’effectue à votre demande.

Faîtes le point avec un CEP

Le Conseil en Évolution Professionnelle vous accompagne gratuitement pour faire reconnaître officiellement votre aptitude au travail en tant que travailleur handicapé par la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées).

Contacter un CEP 

Déposez votre demande RQTH

Contactez la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) la plus proche et déposez leur un dossier comprenant :

Liste des MDPH

La RQTH vous sera accordée dans un délai de 3 à 6 mois. Dès lors, vous bénéficierez d’un accès prioritaire aux aides à l’emploi et à la formation ainsi qu’à des aménagements sur mesure pour effectuer vos démarches.

Sont exonérés de cette demande

les victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ayant entraîné une incapacité permanente d’au moins 10 % et titulaires d’une rente d’un régime de protection sociale obligatoire,

  •  les titulaires d’une pension d’invalidité,
  • les titulaires d’une carte d’invalidité,
  • les titulaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH).

Qui peut m’aider dans mes démarches ?

 Votre employeur et la médecine du travail

En cas de handicap soudain, contactez dans un premier temps votre employeur – ou les représentants du personnel le cas échéant, ainsi que la médecine du travail pour obtenir un certificat d’inaptitude.

Votre référent handicap

Si votre entreprise compte plus de 250 salariés, elle dispose d’un référent handicap dont la mission est de vous informer et de vous aider. N’hésitez pas à le solliciter à tout moment de votre réflexion.

L’opérateur de compétences de votre employeur (OPCO)

Si vous travaillez dans le secteur privé, votre employeur est rattaché à un OPCO, organisme qui finance des formations. Il vous renseignera sur les différentes possibilités qui s’offrent à vous.

L’Agefiph

Cet acteur majeur du secteur du handicap et de l’emploi vous accompagne dans toutes vos démarches de mobilité professionnelle. En partenariat avec les Cap emploi, Pôle emploi et d’autres acteurs institutionnels, l’Agefiph propose des financements et formations adaptés.

Cap emploi

Si vous êtes en situation de handicap, que votre situation évolue et que vous êtes déjà suivis par Cap emploi, contactez votre conseiller. Dans le cas contraire, n’hésitez pas à contacter l’organisme pour un premier échange.
Bon à savoir : le baromètre Emploi-Handicap vous donne toutes les informations sur la politique inclusive des employeurs publics et privés.

Quels dispositifs pour évoluer en tant que travailleur handicapé ?

L’Établissement et Service de Pré-Orientation

Via votre MDPH, profitez de l’accompagnement d’un Établissement et Service de Pré-Orientation. Une équipe pluridisciplinaire vous aide à définir votre projet (bilan de compétence, des stages, formations) et vous accompagne jusqu’à sa mise en œuvre effective.

Le CDD tremplin

Entre 4 et 24 mois, il est conclu entre une entreprise agréée et une personne en situation de handicap. Un parcours d’accompagnement individualisé est élaboré ouvrant vers une formation qualifiante et la définition d’un vrai projet professionnel.
Retrouvez ici la liste des 430 entreprises concernées

La fonction publique

Vous pouvez également accéder à la fonction publique par le biais de concours aménagés ou par recrutement contractuel spécifique.

Le contrat de rééducation professionnelle

Ce contrat peut être mis en place chez votre employeur directement. Il peut aussi consister en une formation dans l’un des Centres de Rééducation Professionnelle (CRP), à la fois établissement médico-social et organisme de formation spécialisé dans le handicap.

Se former, dans quels buts et par quels biais ?

Vous former à la suite d’un handicap vous offre les opportunités :

  • d’accéder à un poste plus adapté à votre nouvelle situation,
  • d’apprendre un nouveau métier,
  • d’acquérir de nouvelles compétences pour envisager une évolution ou vous réadapter à votre métier.

Les principales instances dédiées à la formation pour les travailleurs en situation de handicap :

  • La prestation « Inclu’Pro » de l’Agefiph vous accompagne dans l’élaboration de votre projet professionnel et vous présente les formations les plus pertinentes, qu’il s’agisse d’un reclassement au sein de votre entreprise ou d’une reconversion professionnelle.
  •  L’offre de formation des Établissements et Services de Réadaptation Professionnelle (ESPR) vous est également accordée sur décision de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH).
  • Les formations proposées par les Établissements et (ESPO) peuvent aller du niveau CAP au niveau Bac+2.
  • Le fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (Fiphfp) peut être saisi en vue d’une formation à destination des emplois de la fonction publique d’État et territoriale.

Financer sa reconversion en tant que travailleur handicapé

Changer de métier ou évoluer dans son propre métier lorsqu’on se retrouve en situation de handicap peut sembler hors de portée. Pourtant il existe de nombreuses solutions financières, cumulables entre elles, qui vous aideront dans cette transition.

Mobilisez votre Compte Personnel de Formation

Le Compte Personnel de Formation permet à tout actif d’accumuler des droits à la formation. Depuis 2019, ces droits sont majorés à 800 € par an au lieu de 500 € (en cas de handicap).
Bon à savoir : si vous souhaitez changer de métier ou de profession, le PTP, Projet de Transition Professionnelle, vous permet de bénéficier du financement de votre formation sur votre temps de travail tout en continuant à toucher votre salaire. Votre CPF peut être utilisé pour compléter ce financement.

Obtenez les aides spécifiques pour les travailleurs en situation de handicap

  • L’Allocation aux Adultes Handicapés (l’AAH) vous garantit un revenu minimal. Le montant de l’AAH est calculé en fonction de vos ressources et de votre situation familiale et professionnelle. Cette demande est à effectuer en même temps que la RQTH.
  • La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) est versée par le département pour combler les dépenses liées à votre perte d’autonomie. Elle est attribuée en fonction de votre degré d’autonomie, de votre âge, de vos ressources et de votre résidence.
  • L’aide à la formation de l’Agefiph s’obtient en remplissant le formulaire de demande d’intervention adressé à la Délégation régionale Agefiph dont dépend votre employeur.